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sensiblement
23 janvier 2017

Quand on a soif ....

Quand on a soif, en général on boit. On ouvre le robinet, on remplit le verre, on le boit. On peut agrémenter, un peu de citron, j'aime bien le citron ou la grenadine, ça dépend des fois. Si on est parti en balade, on a en général emporté le sac et à boire dedans. Heu, moi souvent je pense que je n'aurai pas soif vu la balade entreprise, que je pourrai attendre parce que j'aime pas trop porter le sac. Souvent, ça fonctionne, j'attends le retour. Au pire, si on est quelque part ailleurs que chez soi, et qu'on a vraiment soif, on peut entrer dans un café. On peut peut être demander chez quelqu'un, frapper à une porte, demander un verre d'eau poliment, rare si quelqu'un refuse. Je ne me verrais pas refuser un verre d'eau à quelqu'un qui frapperait à ma porte. C'est déjà arrivé, des scouts par exemple. Bon, ça fait beaucoup de mots pour un pauvre verre d'eau. Y a que si on est dans le désert, qu'on a oublié l'eau, qu'on est seul, là ça risque d'être plus compliqué.

Et soif d'amitié ?  il est où le robinet ?  L'eau est rare, et sera de plus en plus rare. Il faut éviter de la polluer, il ne faut pas la gaspiller. On nous l'enseigne et on fait bien. L'amitié est rare, il faut éviter de la polluer, il ne faut pas la gaspiller. Faut il en être radin pour autant ? Je ne pense pas. L'amitié, on peut la multiplier autant qu'on le souhaite, encore faut il que ce soit sincère.

J'ai eu ces amies d'enfance, quelle chance pour moi. Plus tard au collège, je n'ai pas réussi à me faire de vraies nouvelles amies. J'ai cru sans doute que les premières me suffiraient tout au long de ma vie. Je n'ai pas su y faire. Au lycée, j'ai réussi,  peu, mais bien. Au travail, c'était un univers d'hommes. Je me suis fait un ami. Au sport, je ne faisais pas de sport. Dans ma vie de jeune femme, niet. Trop inhibée. Je ne savais absolument pas comment m'y prendre. Mon mari n'avait pas de groupe d'amis solides, un par ci par là. J'ai eu quelques épouses comme amies. Trève de plaisanterie, je ne peux pas dire que je n'ai pas d'amies. Ce serait faux. Pas autant que je le souhaiterais. Pas aussi facilement que je le désirerais.

Avec tout le développement personnel que j'ai fait, j'ai compris que ça ne venait pas tout seul, qu'il fallait y mettre de soi. Qu'il fallait poser des actions. Pourquoi je ne l'avais pas compris plus tôt ? Je n'avais pas eu de modèle non plus, ça participait aux difficultés.

Aujourd'hui, j'ai beaucoup moins de difficultés à poser ces fameuses actions : inviter, proposer..... j'ai pris sur moi, j'ai bravé ma timidité.

Au sein du groupe d'association, j'ai exprimé mon hypersensibilité, j'encourage à l'amitié, j'encourage plus de rencontres, j'envoie des sms, des mails. Je souhaite que ça fasse boule de neige.

Et puis après je constate. Et parfois, la soif me reprend. Quand j'ai revu une personne récemment, elle m'a dit avoir invité une autre au théâtre, et me dit qu'elle a pensé à moi après, elle n'a rien fait, elles y sont allées ensemble. Que la prochaine fois, elle me le dira. Je n'ai rien répondu, j'ai cru dépasser cette petite anecdote. J'ai refusé de suite d'être jalouse. Je le refuse encore.

Pourtant je constate. Je constate que je n'ai pas été choisie.

Je constate que beaucoup de mes mails de voeux sont restés sans réponse, pas tous heureusement, mais pas mal quand même.

Les choix que nous faisons font plaisir aux uns et déçoivent les autres, sauf si on ne le sait pas. Pourquoi me l'a t elle dit ? Je n'aurais pas eu mal si je ne l'avais pas su. De plus, si elle m'avait invitée, je n'aurais peut être pas été libre. Mais je ne me serais pas sentie écartée.

J'ai vraiment cette impression de ne pas être entendue, car de ma soif, j'ose parler souvent, j'exprime mon besoin de relations.

Je voudrais ne pas dire je. Car je pense sincèrement que c'est du vécu pour beaucoup et que je suis loin d'être la seule concernée.

Pourquoi les uns ne pensent pas plus souvent aux autres ?

Pourquoi l'amitié est un art si difficile ?

Aujourd'hui, au temps des sms et des mails, une proposition est si vite envoyée, sans même déranger.

Je connais des femmes seules, je sais qu'elles passent des dimanches seules, c'est peut être leur choix. Ou pas. Récemment, j'ai proposé vite fait par sms à l'une d'elles de venir au cinéma avec nous, finalement elle était occupée, mais m'a chaleureusement remerciée. Hier après midi, j'ai discuté sur FB avec une autre, elle ne sortait pas, elle était malade, comme moi. Quelques mots dans un après midi, c'est déjà ça.

J'ai un espèce de projet dans la tête, ça parle de ça. Pourtant je ne suis pas seule, mais je suis touchée par la "solitude" que vivent certaines personnes. Quand on est en couple, on n'est pas seul. On peut aussi avoir envie de rencontrer d'autres gens. Il faut donc actionner le réseau, ce que je fais très souvent.

L'humanisme, c'est sans doute l'amitié à la base. Mais pas l'amitié dans son petit groupe habituel, toujours le même. L'amitié avec un grand A. Celle qui s'ouvre à tous.

Qu'en pensez vous ? Evitez de me dire que je ressasse, je le sais déjà.

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Commentaires
A
J'arrive largement après la bataille et je ne connais pas, pour ainsi dire, les intervenants. Je ne te connais pas non plus Mel (puisqu'il semble qu'on t'appelle ainsi)...<br /> <br /> <br /> <br /> Ce que j'ai envie de dire : <br /> <br /> - c'est que comme le souligne Célestine, tu ne parles pas vraiment d'amitié, il me semble... mais plutôt de "lien social" ?<br /> <br /> - Je crois qu'apprendre à être bien avec les autres, c'est avant tout apprendre à être bien avec soi-même. ;-)<br /> <br /> - se poser en victime est rebutoire. Je ne dis pas que c'est ce que tu fais puisque je ne te connais pas. C'est plus une question que je me pose.<br /> <br /> - Quand je te lis, je me demande si le soucis n'est pas le comportement des autres, mais plutôt la façon dont tu le perçois. Du coup, c'est la couleur de tes lunettes qui sont en cause. Il en faudrait des roses... à condition que tu aimes le rose... ;-)<br /> <br /> - Et puis n'oublie pas une chose très, très... mais alors très importante : quand tu demandes l'avis des gens, ils te parlent d'eux-mêmes ! ;-)<br /> <br /> <br /> <br /> Bon, cela dit, je comprends ce que tu écris, étant un peu (beaucoup, passionnément, à la folie... rayer la mention inutile) phobique sociale. <br /> <br /> Et je te souhaite le courage d'affronter ce qui te bloque. :-)
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C
Moi aussi, je trouve bons (de bonté), apaisants, aidants les commentaires de Couleur Pierre. Je pense aussi que la question posée par Mel était très large, sur la soif d'amitié éprouvée, sur les difficultés rencontrées, sur la solitude... et que certaines réponses ont été réductrices en lui disant comment s'y prendre, qu'elle était ceci ou cela et que, lorsqu'on on est en souffrance -quelle qu'elle soit- c'est difficile à lire.
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C
C'est vrai, Célestine, il y a bien un appel au "Qu'en pensez-vous ?". Mais ce n'est pas un "Comment me jugez-vous ?". Or dès qu'on est dans le "tu" on qualifie l'autre, je ne te l'apprendrai pas. Si on ajoute des "tu es trop ceci" ou "pas assez cela", on est clairement dans un jugement, à l'aune de nos propres valeurs. Alors certes cela a le mérite de la franchise : "voila ce que je pense de toi". Mais ce que Mel attend, il me semble, c'est plutôt un "aidez-moi à y voir clair". "Aidez-moi à me comprendre". Certes les jugements qualificatifs (qui se veulent "aidants", je n'en doute pas) apportent un éclairage, voire un coup de poing, mais ça peut faire mal…<br /> <br /> <br /> <br /> Peut-on éviter ce genre de douleur ? Probablement. C'est un des enjeux de la Communication Non Violente : dire ce que JE ressens (à la lecture d'un billet, par exemple) sans croire que c'est une vérité que l'autre doit être capable d'entendre (surtout s'il/elle est en attente d'avis…). Dire franchement, mais délicatement, c'est toute la subtilité des relations humaines apaisées :)<br /> <br /> <br /> <br /> [je file de ce pas lire Sartre]
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C
Ouch ! J'ai lu les commentaires et j'ai reçu certains avec violence ! Les "Tu", les "trop", m'ont secoué. Je me suis mis à la place de Mel (que je ne connais qu'à peine) et j'ai eu mal pour elle.<br /> <br /> <br /> <br /> Ce que je lis c'est une souffrance : Mel se sent en manque d'amis. Je n'ai pas à en juger les raisons, je ne connais pas son histoire, je ne connais pas son enfance. Je constate simplement et ne vais surtout pas rajouter une couche à la difficulté dont elle témoigne. Par contre, si je ne me sens pas à l'aise avec ce dont tu parles, Mel, je garderai une distance (lecture silencieuse). Et si certains aspects me renvoient trop souvent (par rapport à ma capacité à y être confronté) à quelque chose de difficile dans ma propre vie, dans mon rapport aux autres, je ne viendrai te lire qu'avec parcimonie.<br /> <br /> <br /> <br /> Sur le fond, cependant, il y a beaucoup de choses justes dans les commentaires. Et notamment le fait qu'une personne qui "attend" (désire) de l'attention, de l'amitié, peut être frustrée, déçue, triste de ne pas l'obtenir à la hauteur souhaitée… et cela se sent. Personnellement, ressentir ce "besoin d'amour" a tendance à me faire peur. Je peux me sentir "obligé" d'en donner et cela va rapidement m'être pesant, avec l'impression d'être englué. J'ai besoin de me sentir dans des relations libres et spontanées.<br /> <br /> <br /> <br /> Voilà ce que le texte et les commentaires m'inspirent :)
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H
L'amitié, difficile à garder quand on est des déménageurs comme nous et que parfois on met une certaine distance, les quatre années passées à Tel-Aviv ne m'ont pas aidées à garder mes amies.
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