Il vaudrait mieux se taire le plus souvent possible
Je faisais partie d'une chorale avant le covid. Cela me faisait du bien de chanter, il avait fallu que je m'intègre, cela n'avait pas été le plus facile. J'y avais deux amies mais elles n'étaient pas dans mon groupe et je le regrettais bien. Je n'avais pas réussi à nouer d'amitié avec les filles de mon groupe. Je ne sais pourquoi. Puis le covid est arrivé et tout s'est arrêté. Lorsque ça a repris, j'avais une pathologie dont j'ai déjà parlé ici. Je ne me sentais pas capable d'y retourner, il fallait gérer cette douleur, elle est toujours là, je vis avec. Je commençais récemment à penser que peut être je pourrais malgré tout reprendre le chant mais quelque chose me retenait encore. Il y a quelques jours j'ai croisé les chefs (un couple) avec un autre couple qui faisait partie aussi du groupe. J'ai tout compris très vite. Ils m'ont snobée, cela a été un moment très dur à vivre. Cela venait surtout d'une personne qui a refusé de m'embrasser et qui ne m'a jamais regardée. Peu de conversation. Quelques mots seulement sur la pluie et le beau temps. Voilà, j'ai tout compris, et je sais maintenant pourquoi je n'osais plus y retourner. J'ai fait une gaffe. Au moment du début du covid, j'ai envoyé un mail à elle en disant ma surprise sur sa conduite. Ce soir là, alors que tout le monde se méfiait de ce méchant nouveau virus, on n'osait plus s'embrasser, elle qui disait qu'elle n'aimait pas embrasser d'habitude, s'était jetée sur un ami pour l'embrasser comme une provocation. Alors voilà, je suis punie, j'ai dit ce que je pensais, elle ne m'avait jamais répondu mais lundi elle m'a répondu à sa façon. Maintenant je sais que je n'ai plus ma place là bas et j'en suis très triste. J'aurais du retenir mes mots qui ont blessé, c'était plus fort que moi cette fois là, elle avait été trop provocante et il fallait que je lui dise.
Dans ma vie, je me suis souvent abstenue de dire mon avis, par rapport à beaucoup de gens, je n'ai pas tout exprimé.
Mais les fois où je l'ai fait malgré tout, j'ai souvent payé cher.
Et voilà, encore une fois, j'aurais du me taire.