L'automne et ses ravages
Je me méfie toujours. Changement de saison. Même en me méfiant, je ne vois rien venir. Mais ce week end j'ai été capturée en peu de temps. Deux trois contrariétés, le mal est fait. Il y a toujours des désagréments que j'arrive à gérer tant bien que mal. Mais là ce fut l'explosion. D'abord, notre non-décision de répondre à une invitation d'association, celle des pèlerins. Hésitation. Je n'ose le contraindre. On n'y connait pas grand monde. C'est surement plus pour ceux qui ont pérégriné. Nous accueillants sommes conviés aussi. Il y a un repas, un spectacle. J'aurais bien opté pour le spectacle. Bon c'est raté, on ne s'est pas décidé. Puis une autre invitation tombe. Un restau. Devancé par un apéro. Et encore devancé par une petite rando. Beau programme. Sauf que dès en arrivant mon homme a reculé dans "leur" voiture. Ils n'ont pas dit grand chose, mais j'ai bien vu dans leurs yeux. Du coup, j'ai été mal à l'aise. Et encore plus quand au restaurant ils se sont plaints encore et encore et encore et encore des ponctions faites aux retraités. Je n'ai pas dit que j'étais pour les ponctions, mais quand on est propriétaire de cinq maisons, de quoi se plaint on ? Je ne devrais pas parler ainsi mais cela m'horripile. Ceux qui se plaignent ont tout la plupart du temps. Ils l'ont gagné disent ils. Oui comme tout le monde. Mais quand on voit la misère qu'il peut y avoir, de quel droit se plaindre ? Cà m'a complètement embrouillée. Et de là mon cerveau a disjoncté. Tout y passe dans ce cas. Tout ce que nous n'arrivons pas à faire, voire à finir. Tout ce que je ne m'aime pas. Tout ce que je manque d'estime. Tout ce que je vois de mieux chez les autres. TOUT TOUT ET TOUT. Je vous passerai les détails. Pour passer la crise, j'ai décidé de prendre l'air. Lundi je suis allée seule au bord de la mer. D'abord pour savoir si j'étais cap. C'était la première fois de ma vie. J'ai eu la plage un temps que pour moi. Hier j'ai fait après midi forêt. Ce n'était pas prévu mais j'étais incapable de me centrer sur mes tâches. Vraiment incapable. Aujourd'hui c'est mieux et pourtant j'ai le cerveau très fatigué je le sens.
Je me demande si je ne suis pas malade d'une époque d'incompréhension, de richesse et de dénit.
Hier c'est ma fille qui m'a conseillé d'aller marcher. Elle a eu raison. Je n'avais aucune énergie au début mais j'y suis allée doucement et ça a fonctionné. J'ai refait ce tour de 10 km que je pensais ne plus jamais faire à force d'entendre les gens me faire peur. Je les ai défiés. J'ai pris de très belles photos. J'ai reçu un coup de fil en pleine forêt d'une jeune amie. Ce coup de fil est tombé à point. J'ai pu me confier un peu en tant que personne hypersensible. Elle l'est aussi.
Prendre son temps pour revenir à la réalité. Sortir de la crise. Avec lui aussi. Il a toujours du mal à comprendre cette phase où je me retrouve dans le trou.
Est ce bien l'automne le problème ? Il a bon dos. Le problème, c'est d'être trop sensible à tout. Et soudain être submergée.