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sensiblement
16 août 2008

mon plus jeune

Il se dirige vers le même métier que nous. Travailler la terre. Il s'est cru à un moment obligé, les autres ayant choisi une autre voie, il pensait que c'était obligatoire. Il faut dire que même les deux grands lui mettaient un peu la pression, du genre, faut continuer ce que papa a fait. Ce serait nul s'il fallait vendre. Je lui ai dit un jour qu'il avait pourtant le choix, que ce serait bien si c'était lui mais il fallait que ça lui plaise, sinon ce n'était pas grave, il y aurait toujours un repreneur. Pour l'instant il s'accroche, sera en alternance à la rentrée : nouvelle école et travail chez nous. C'est un métier difficile, même si beaucoup ici pensent que nous avons d'énormes avantages par rapport à eux dans la même profession. Mon mari est un vrai bosseur, rien ne lui fait peur, il entame des chantiers dont les professionnels ne voudraient même pas. C'est un passionné. Il ne pense guère à autre chose, hélas pour moi parfois. Il a pris la suite de son père et a beaucoup changé les choses. Une ferme, uniquement des céréales, en conventionnel pendant des années, c'est à dire, utilisant tout ce qui se vend couramment : produits chimiques surtout. Ici dans notre région, ce sont surtout des éleveurs. Donc déjà nous sommes différents. Puis il y a quelques années, cà devient difficile, il en a marre, il fait un grand virage, décide de se mettre en "agriculture biologique". Il y a une opportunité, des aides. Il y pensait bien avant mais comment faire ? Il passe le pas. Toujours le même travail sans emploi de produit chimique. Il est content même si c'est difficile à gérer. Nous sommes montrés du doigt, encore trop différents ! Derrière notre dos, on pense que c'est l'appât du gain, qu'on va vite se casser la gueule. Non, on est encore là. On dérange. Et pourtant tout le monde va devoir faire des efforts, même ceux qui ne sont pas convaincus, il faut qu'ils changent bien des façons de faire. Nous sommes dans la bonne voie. Ils pensent, les éleveurs, que nous avons beaucoup de temps libre par rapport à eux car pas d'animaux à nourrir tous les jours. C'est de la jalousie. Mon mari, une fois le travail dans les champs passées, entretient tous les matériels, crée à l'atelier, construit des batiments, pour améliorer. Il y a peu de temps libre. Est ce que mon "plus jeune" voudra consacrer sa vie à son métier ? Aura t il la force de résister aux tentations du salariat "35 heures" avec congés payés ? Il n'a que 17 ans. On verra.

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Commentaires
F
Je trouve que vous faites un beau métier et se diriger vers le bio est signe d'ouverture d'esprit et d'avenir.<br /> Bisous
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O
Travaillez, prenez de la peine : <br /> C'est le fonds qui manque le moins. <br /> Un riche Laboureur, sentant sa mort prochaine, <br /> Fit venir ses enfants, leur parla sans témoins. <br /> Gardez-vous, leur dit-il, de vendre l'héritage <br /> Que nous ont laissé nos parents. <br /> Un trésor est caché dedans. <br /> Je ne sais pas l'endroit ; mais un peu de courage <br /> Vous le fera trouver, vous en viendrez à bout. <br /> Remuez votre champ dès qu'on aura fait l'Oût. <br /> Creusez, fouiller, bêchez ; ne laissez nulle place <br /> Où la main ne passe et repasse. <br /> Le père mort, les fils vous retournent le champ <br /> Deçà, delà, partout ; si bien qu'au bout de l'an <br /> Il en rapporta davantage. <br /> D'argent, point de caché. Mais le père fut sage <br /> De leur montrer avant sa mort <br /> Que le travail est un trésor.<br /> <br /> Jean de la Fontaine
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M
de lire ça. Mais est ce que beaucoup se posent la question ? Dans ma région, la plupart des parents découragent les enfants de faire ce métier. Je leur dis toujours : que mangerons nous demain si personne ne la travaille cette terre ? Que ce soit le blé (directement consommé par les humains ou les animaux), le maïs (animaux, les féveroles (animaux), les légumes secs (humains), de toute façon, c'est pour notre assiette. Il manque même de compréhension entre les gens de ce métier. Jalousie oblige. Nous ne roulons pas sur l'or, mais maintenant nous gagnons notre vie. C'est normal et ce n'est pas les 35 h. Lorsque les prix ont augmenté, c'était la catastrophe mais qui accepterait d'être sous payé ? Le gros problème, ce sont les intermédiaires qui s'en mettent plein les poches. C'est pour cela que nous vendons le maximum en direct.
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P
Je ne connais rien au travail de la terre mais je sais que c'est un dur métier que peut veule reprendre derrière les parents.c'est un métier que le monde entier a besoin. qu'allons nous manger si vous demissionnez ?<br /> dans les villes (ou je vis) c'est la tentation du BIO.Je pense vraiment que c'est l'avenir.<br /> Bon courage
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