j'ose ....
enfin vous en parler. En visitant pas mal de blogs, j'en ai trouvé qui traitaient de la phobie sociale, ces mots qui sont durs à écrire ou à dire. Aucun médecin ne les a prononcés pour moi et pourtant je sais au fond de moi que c'est cela dont je souffre. J'en parle très peu. Je préfère dire que je suis fragile, que je déprime facilement, que j'ai des hauts et des bas, que je suis anxieuse. Oui la phobie sociale est bien une forme d'anxiété. J'ai ouvert récemment un courrier de mon généraliste pour mon cardiologue que je dois voir prochainement. Il me décrit comme "dépressive chronique". Voyez j'ai même honte de parler de mon vrai problème avec mon propre médecin. J'ai honte, encore une fois j'ai honte, comme j'ai eu honte toute ma vie. Avant c'était de mon père, maintenant c'est de moi. Non, je ne peux pas faire tout comme tout le monde. Quand j'étais plus jeune, j'aimais assez l'école mais ce fut pourtant quelquefois un calvaire. Comme appréciation, je n'avais que "travaille bien mais trop effacée". Les cours de gym m'angoissaient à mort. C'était ce cours là le pire. Puis à l'adolescence, j'avais quelques copines et ça allait malgré tout. Je ne parlais jamais de mes problèmes. J'essayais de vivre à peu près comme tout le monde. Une fois mariée, j'ai refusé pas mal de sorties, j'ai eu des migraines qui parfois me donnaient une bonne raison de ne pas assister, mon mari a supporté tant bien que mal. Il s'est habitué et s'est donné à fond dans le travail. Maintenant j'aimerais sortir plus. Je me suis lancée des défis : faire partie d'associations. Cà me demande une énergie folle et je le paie cher. Là où ça bloque le plus, ce n'est pas avec les gens que je ne connais pas du tout, ni avec ceux que je connais très bien, c'est avec ceux que je connais un peu.... Ce soir j'aurais pu aller à une petite soirée de ma commune (théatre). Je me suis dégonflée. Je n'ose pas y aller seule. Faire face à ces regards ni amis, ni étrangers, je me sens dévisagée, jugée, moquée, je ne sais pas pourquoi. Voilà, j'avais envie de vous le dire car c'est très dur et je sais que je ne suis pas seule à vivre ça. Je fais partie également d'une association d'anxieux. Et là je cotoie des cas très différents. Je vois la souffrance du quotidien et l'isolement. J'en reparlerai car cà me fait du bien.