ceux qui partent ....
Deux décès d'hommes d'ici, la soixantaine :
l'un malade depuis deux ans - retraité - il a beaucoup travaillé avec nous, même métier, de l'entraide... Mon mari l'a souvent encouragé, aidé, dépatouillé dans son exploitation. Quand il s'est arrêté de travailler, il a un peu tourné les talons. Pourquoi ? Allez savoir ce qu'il y a dans la tête des gens. C'était un bon vivant, aimant faire beaucoup la fête, flambeur, dragueur, etc. Puis la maladie. Mon mari l'a visité plusieurs fois à l'hopital. Une fois, je l'ai accompagné. Après deux ans d'hopital, il est enfin rentré chez lui pour quelques semaines, son épouse a tout fait pour cela. Il s'est éteint ce week end. Mon mari s'était arrêté chez eux il y a une semaine, bizarre, pressentiment peut être. Il l'a pris en photo avec son épouse, lui qui fait très peu de photo. Je crois bien que c'est leur dernière photo ensemble. Mon mari n'est pas rancunier, cet ami n'a jamais reconnu toute l'aide apportée. Il a fêté sa retraite sans nous. C'en est ainsi. Ce matin, nous l'avons vu pour la dernière fois.
l'autre juste à la retraite malade depuis 10 mois, un bon vivant également, sans faire trop de bruit mais aimant la fête, la cigarette, et l'alcool. Il avait réussi malgré tout à bien mener son entreprise. La maladie a eu raison de lui. Il a souvent travailler pour nous. Un jour, venant à la maison, il m'avait fait une réflexion, c'était en journée, il avait sonné et comme je fermais à clé m'avait dit : "tu vis complètement renfermée, on ne te voit jamais"... Je crois que je n'avais rien répondu, j'étais restée stoïque. Je ne pensais pas qu'on pouvait dire cela aux gens. Ce n'était pas faux, mais ça m'avait blessée. A l'époque je ne savais pourquoi j'étais comme ça. J'aurais aimé lui dire un jour, tu sais je suis une "hypersensible". Au moins il aurait su pourquoi. A lui aussi nous avons dit aurevoir ce matin.
La vie tient à un fil. Dans quelques jours, cela fera 4 ans que ma mère est partie....
Mon Dieu, que c'est difficile de voir partir les gens.