Je ne sais parler d'autre chose que rarement
Vous l'avez remarqué, ceux et celles qui me lisent, je parle toujours et toujours des mêmes choses. Alors vous n'êtes pas obligés de me lire. Moi la première, peut être je fuirais à votre place.
J'ai juste envie d'écrire que j'aurais aimé être comme elles, celles que j'ai vues au mariage, ces femmes de la cinquantaine épanouie, encore très belles, ou moins belles, mais bien dans leur peau, apparemment en tout cas, elles se parlent, se connaissent, se bisent, se cherchent, se prennent le café, se promettent des moments, se partagent leurs petits enfants, elles vivent.
Nous sommes arrivés pour le mariage, ils partaient pour l'église, nous étions avec notre couple d'amis qui ne sait pas comment je suis. Le temps de l'église, ça allait, je chante, j'aime chanter. A la sortie, j'ai dégainé l'APN, ça m'occupait, pendant que tout le monde se bisait. Je ne me sentais pas tant concernée.
Le vin d'honneur a été d'une longueur que je n'aime pas. Deux femmes seules nous ont rejoint, elles étaient invitées comme nous. Je ne vais pas dire que je n'ai parlé à personne, ce serait faux, mais ça me coûte et j'ai l'impression de devoir faire beaucoup d'efforts. J'ai même fait un test. Nous étions assises à prendre un café. J'ai aperçu tout près quelques personnes que je connais assez bien pour les avoir cotoyées dans une asso, j'ai pensé, j'attends, je vais voir si elles viennent vers moi, et bien ELLES NE SONT PAS VENUES. Vous voyez, j'ai la preuve que je ne vaux rien. Je sais c'est nul de penser ça. Mais un phobique social, ça pense comme ça.
Le temps du repas s'est passé normalement avec un fil rouge rigolo qui nous a fait bien digéré régulièrement. J'étais entourée de personnes agréables et je n'avais pas d'effort à faire.
La soirée dansante, bof, j'ai vu mieux. Et toujours essayer d'aller vers les gens, sans que ça fonctionne vraiment. Ou alors j'en demande trop. En tout cas, eux ne me demandent rien, ne s'intéressent pas.
Et dimanche, il fallait retourner là bas : ça s'appelle LE RETOUR DE NOCES. Encore un repas. Enfin voilà c'est fait.
Peut être que beaucoup de phobiques sociaux auraient décliner cette invitation, moi pas. Les parents de la mariée sont de bons copains qui ne savent pas non plus comment je suis. Je ne voulais pas avoir à me justifier. Et puis je ne veux pas vivre en prison.
Pourtant croyez moi en ce moment je pratique pas mal l'évitement.