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sensiblement

24 octobre 2014

demain je tente

En ce moment, je n'ai pas envie de moisir. Alors je tente encore quitte à avoir bien peur.

Il y a quelque temps, je reçois une  invitation à un banquet. Dans notre région, tous les 5 ans à partir de 20 ans, on festoie. Je suis invitée dans ma commune d'enfance et aussi dans celle où j'habite aujourd'hui et comme j'habite dans deux, dans une administrativement parlant, et dans l'autre socialement parlant, ça me fait trois banquets possibles.

Demain il s'agit de celui de ma commune où nous vivons socialement (plus beaucoup maintenant mais il y a eu le temps de l'école de nos enfants, des engagements associatifs, sportifs) et c'est aussi la commune où a vécu mon mari avant qu'on soit marié.

C'est la première fois que nous irons. Avant je n'étais pas invitée. Il y a 5 ans, j'étais invitée parce que quelqu'un avait mentionné que je n'étais pas sur la liste, mais cette fois là je ne pouvais pas, j'étais à celui de ma commune d'enfance.

Demain, nous partirons en car tout le groupe pour faire quelques visites et déjeuner ensemble, puis le soir on se retrouvera par ici pour un buffet.

J'étais contente d'être invitée, enfin reconnue, vous savez tous bien mon besoin de reconnaissance. Alors on s'est inscrit.

Depuis, je regrette à moitié. J'ai peur. Comment je vais m'intégrer dans ce groupe ?

Voyez vous comme c'est compliqué quand on cherche la reconnaissance, l'amour des autres, et qu'on a si peur de se montrer et d'exister, d'être tout simplement. Je me dis que je vais bien y arriver mais j'ai quand même un doute, je me dis que finalement je ne me serais pas inscrite, je n'aurai eu peur de rien et j'aurais passé une journée toute ordinaire.

De plus j'apprends que mon grand fils arrive. Je le verrai seulement dimanche.

A mon âge, me tracasser pour ça, c'est dingue.

J'aime les groupes, et pourtant j'ai toujours cette même difficulté à aller vers eux.

 

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23 octobre 2014

agir .....

hier soir, prendre le téléphone pour appeler R., prendre de ses nouvelles, apprendre qu'elle est en vacances. Elle suggère une sortie, la semaine prochaine, aller à la mer par exemple,     OUI    j'ai bien fait de l'appeler

hier soir, appeler une deuxième personne A., parce que j'ai du temps, je suis seule à la maison, et j'ai très envie de savoir comment elle est après le stage qu'on a fait ensemble. Elle a un souci : elle s'est trompée de date et risque de ne pas pouvoir faire le deuxième week end de stage, parce qu'elle s'est gourée dans les dates et que normalement ce week end, elle travaille. Pour l'instant elle essaie de se faire remplacer au travail, mais quand les plannings sont établis, ce n'est pas simple. Elle se sent frustrée. On a peur ensemble que ces stages n'existent plus les années à venir, on a senti les questions, de salle, d'argent, de nombre de participants. Bref, je devais regarder des Racines et des Ailes, et j'ai passé mon temps au téléphone avec A. pour débattre de tout ça. Elle m'a dit que j'étais bien au stage. J'ai lié une amitié avec A., c'est sur, elle va déménager, un peu plus loin, mais ce n'est pas grave. Là où elle va, il y a un parc magnifique. Nous nous sommes promis d'aller nous y promener, même écrire peut être.

Hier soir, avant de téléphoner à mes deux amies, aller à la gym avec N., je trouve qu'il y a peu de monde cette année à ce cours. Dans la ville d'à côté, il y a maintenant 3 salles de sport avec beaucoup de choix. Je pense que certaines sont parties là bas. Je veux maintenir ce cours car il est dans la commune tout près et ainsi, je croise les personnes d'ici, même si je n'y ai pas lié d'amitié. Quand j'en reviens (de la gym), je me sens fatiguée mais bien.

Penser à aller acheter de la laine, Noel n'est pas si loin, j'ai un truc pour des cadeaux vite fait.

Continuer à ranger au bureau, c'est complètement fou cette paperasse accumulée, faut que ça s'arrange.

Aujourd'hui, je vais aller voir ma mère qui se recroqueville de jour en jour. Jusqu'à quand ? Je crains le moment fatal, j'aurai très besoin de vous.........

21 octobre 2014

trop sensible, c'est sur !

Parfois j'aimerais oublier que je suis comme ça, parfois je me dis c'était avant. Non, hélas, c'est toujours d'actualité. J'en ai parlé mille fois ici, sur ce blog, ou avec quelques gens qui semblent comprendre, un peu vite, et qui oublient sans doute l'instant d'après. Parce que beaucoup d'autres aussi se disent trop sensibles. C'est sur, je ne suis sans doute pas la seule.

Mais voyez vous, ça vous gâche.

L'incompréhension entre moi et ma famille pour ce mariage, c'est toujours dans mes tripes. Pas un jour, pas une nuit sans y penser. Pas un pas de leur côté. Pas un pas du mien. Une belle embistrouille. Une douleur incommensurable. Ce n'est qu'un mariage me direz vous. Oui, c'est bien justement ça. Je zappe beaucoup les familles depuis ça. Parce que de l'autre côté, ce n'est pas le top non plus. Et que je me dis que je ne dois pas compter sur elles. Je croyais qu'on pouvait compter sur les familles, je croyais, j'étais naïve à souhait. Comme c'était difficile avec les autres, je me disais que là au moins, ils me tiendraient chaud. Non, chacun sa pomme.

Trop sensible, c'est sur.

A chaque grand pas, mes tripes sont touchées. Mon coeur, mon âme. Cà ne vous laisse pas de temps.

Pardonnez moi de revenir encore une fois là dessus, j'avais juste besoin de l'écrire pour m'apaiser un peu.

20 octobre 2014

week end découverte

Cà faisait longtemps que j'y pensais. Quand j'étais gamine, je jouais au théatre tout le temps mais pour de faux. Sur les planches, à l'école, ou au club J 2, je n'y étais montée que pour chanter ou danser. Au collège, je n'étais jamais choisie pour les quelques petites scènes à mettre en oeuvre devant la classe. Pour le film qu'on avait fait en classe, je n'apparaissais qu'à la fin pour meubler, les autres avaient décidé pour moi, et je m'étais laissée faire. Je pensais que c'était fichu, que ça n'arriverait plus.

Quand j'ai connu l'atelier d'écriture, il y avait une fois l'année de proposé ce stage théatre écriture sur deux week end mais il s'agissait à la fin du deuxième week end de présenter les créations à un public restreint (amis - famille, ceux que chacun invitait). Alors pensez donc, je laissais ça de côté, pour les autres. Pas question de m'exposer à ce point là. J'étais aller voir une fois le résultat d'un stage. Cà m'avait fait saliver.

Cette année, ils nous disent : pour le stage, on accepte ceux qui veulent le faire sans jouer à la fin. J'hésite, j'hésite beaucoup même. On me relance régulièrement, je dis oui, je dis non, je dis oui et non, et je dis OUI - sans jouer à la fin -

C'était ce week end. D'abord, en plus, il y avait une lecture de nos textes écrits lors d'un samedi au jardin. Un temps comme ça se décide parfois. C'était aussi ma première fois. Je me suis laissée embarquée. Il faisait un super temps samedi matin, alors que le samedi où l'on avait écrit il pleuvait des cordes. L'évènement n'avait pas été trop annoncé, juste parmi les gens fréquentant l'atelier, et à l'association qui gère les jardins. On pensait n'avoir personne à nous écouter, mais si : quelques participantes aux ateliers, et des jardinières et jardiniers. Lire mes textes, ça va... pas trop de stress, tout le monde était ravi. Et je repars chez moi. Vite, vite, le déjeuner. Puis, là, le stage commence. Entre un début relaxation, exercices surprenants, avec un homme du théatre, arrivent les temps d'écriture avec notre animatrice habituelle. Puis on se rique sur la scène. Je n'entrerai pas dans les détails. A un moment, j'y vais, je suis seule, à la fin de l'exercice, j'ai très très mal à la tête, il parait que j'ai oublié de respirer. Je suis la seule débutante. On dîne ensemble de ce qu'on a apporté dans notre sac. Et on reprend. On se lance dans une écriture à deux. Il est presque 22 h. C'est fini pour aujourd'hui. Je suis claquée. Je me demande comment j'ai fait. Je n'ai pas une grande envie de revenir le lendemain.

Le lendemain matin, pas de souci, suis prête à repartir pour 10 h. La tension a baissé. Je les retrouve intacts avec leurs grands sourires. On repart sur les textes à deux. On s'apprivoise. On va sur scène. C'est vachement bien sans spectateur. Puis on part sur un nouveau thème où faut aller improviser. Je joue le jeu. Je m'en fous. Y a rien à gagner. Le midi, chacun son panier. Cà discute. Je n'ose pas trop. Ils parlent beaucoup culture, voire politique. Je ne m'y connais pas. Nous ne sommes pas tout à fait du même monde. Mais ce n'est pas si grave. Les moments s'alternent entre écriture et jeu. Jeu tout seul, jeu à deux, ou à tous. On se marre.

La journée est presque terminée et déjà on parle du spectacle. Après avoir hésité, après avoir été encouragée, je garde ma position de départ, je ne jouerai pas. Je serais presque capable de dire oui mais après je sais que ça va me pourrir mes journées. Même si les autres semblent aussi beaucoup stresser par rapport à ça, mais se disent frustrés s'ils je jouaient pas.

Je ne jouerai pas, comme c'était prévu. Pour le duo, quelqu'un jouera à ma place.

Cette année, c'est un grand pas, c'est déjà ça.

15 octobre 2014

quand le cerveau s'affole ....

Ce soir, il y avait gym, et je n'y suis pas allée. A 17 h passé, mon mari m'appelle pour voir une installation technique toute nouvelle, je ne peux pas refuser, d'ailleurs j'avais envie de la voir, et c'est tout de suite ou maintenant, alors pas d'hésitation. Là bas, à quelques pas de la maison, je discute avec les installateurs, le temps passe, 17 h 30, je devrais être prête, habillée pour partir à la gym..... je reste encore un peu. Et là c'est le cerveau qui ne sait plus : il ne sait plus s'il faut qu'il se dépêche pour que je me prépare ou bien s'il doit profiter de quelques instants de plus avec ces gens là.

A partir de ce moment, je ne gère plus rien, c'est comme une petite guerre dans ma tête : "non elle ira pas, si elle ira, non elle a pas le temps, si, si elle court, elle y arrivera". Je les quitte, pensant que c'est encore jouable. J'arrive à la maison, une voiture est là, un jeune homme m'attend car j'ai une enveloppe à lui remettre depuis longtemps. Il reste un quart d'heure. J'abdique, je ne peux pas préparer l'enveloppe, lui parler un peu, me changer.... C'est trop. Je prends le téléphone, j'appelle celle qui passe me chercher, je lui dis que je n'irai pas. Après, je prends le temps de parler au jeune homme qui nous a aidé cet été.

Je ne suis pas allée à la gym et je le regrette aussitôt.

Incapable de gérer ce genre de situation qui en soi n'est pas bien grave.

Mais je sens très bien cette incapacité à savoir ce qu'il faut faire, ce qu'il faut choisir.

Cà s'embrouille là haut. A cause de ça, je rate bien des choses.

Il me faut trop de temps.

 

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13 octobre 2014

Je ne veux pas être un mouton ....

Pourtant souvent j'en suis un, à toujours savoir comment font les autres,  ce qu'ils mangent, ce qu'ils pensent, où ils sortent. Pourquoi donc ? pour faire pareil. Est ce la solution ? Je pense toujours que les autres ont raison, pas si sur. C'est comme ça quand on manque de confiance en soi.

Pour la déco de ma maison, depuis les travaux, ça n'a pas bougé. Au début, on pensait changer tout le mobilier, celui qui avait fait le projet ne voyait que par le contemporain, et partout. Depuis, on a quand même fait faire les peintures, on s'est sans doute un peu trompé, influencé encore par une grande prêtresse de la déco. C'est dur d'avoir son propre avis quand on a quelqu'un en face qui sait vous convaincre, enfin plutôt que vous n'osez pas contrarier.

J'ai fait appel à une autre personne pour m'orienter pour rideaux, meubles, etc. Finir les pièces quoi. C'est vrai que je suis grande, que je pourrais le faire, pas si sur, et puis je ne veux pas visiter tous ces magasins..... à force de voir tout, je ne sais plus ce que je vois.

Elle est venue cet après midi. Elle a bien compris que trop de contemporain m'ennuie vraiment, d'ailleurs ça l'ennuie elle même. Je pense qu'on va s'entendre. Pour les rideaux, elle a apporté des échantillons, nous en avons retenu un. Pour la table, on garde la même et on la relooke, même chose pour le buffet bas. Pour l'armoire, elle est trop imposante. Au sous sol j'en ai une autre, une vieille aussi, ce sera elle qui nous rejoindra, un peu moins grande. Nous ajouterons un tapis de jonc de mer pour casser la monotonie du carrelage, gansé tout autour. Deux petites consoles devraient pouvoir se caser, il faudra les trouver. Un petit fauteuil serait pas mal à côté de la grosse plante. Pour les luminaires, va falloir fabriquer avec une vieille planche et trois suspensions. Faudra quand même acheter des chaises genre bistrot.

Cà commence à prendre forme.

C'est une peintre, relookeuse, décoratrice, couturière, bref c'est ma sauveuse, je l'espère en tout cas.

Elle est anti-tendance. On a parlé de ça, et elle est bien d'accord que les modes passent.

Aussi faut il composer avec ce que l'on aime sans s'occuper de la "grande mode".

Ce sont de vraies paroles, qu'il faudrait méditer. Faire pour soi, pas pour les autres.

J'espère qu'on va y arriver. Après on s'occupera du salon. Une chose à la fois.

Et on ne demande aucun avis autour de nous sur nos choix, voilà.

8 octobre 2014

la maison d'enfance

Il me suffit de fermer les yeux et je revois tout. A droite, c'est chez nous, à gauche, chez ma tante et mes cousins. Avant c'était une seule maison, construite par mes arrière grand-parents, dans les années 1870. Au moment de l'héritage , la maison se divise, pour contenter tout le monde, je suppose.

Notre maison, c'est la porte bleue avec des petits rideaux. Une seule porte et à l'étage une seule petite fenêtre pour la chambre. A droite, dès en rentrant, il y a la machine à coudre,  deux se succéderont, la première mécanique puis une grosse machine électrique très embarrassante. Au mur, un thermomètre, un baromètre, une poche pour les brosses et les peignes.

Puis dans le coin, l'horloge. Aussitot, un espèce de placard qui contenait ce qu'on appelait le potager dans le temps, ma mère y logeait quelques trucs.

Puis la cuisinière, d'abord à charbon/bois puis à fuel, j'aimais bien, il y avait souvent des trucs à mijoter dessus, ainsi la maison sentait la pomme ou le café, ou d'autre chose. Puis la cheminée, grande à pierres de granit. Devant il y avait une grande plaque noire qui pouvait servir de tableau noir, ainsi j'ai passé du temps à gribouiller dessus, bien au chaud.

Puis une vieille machine à laver qui fonctionnait quand j'étais petite, il fallait y ajouter l'eau, puis la vidanger, il y avait des rouleaux à tourner avec une manivelle pour l'essorage. Puis elle n'a plus fonctionné, était elle cassée, ou bien était ce trop compliqué, je ne sais plus. Ensuite, c'était le vieux buffet pour la vaisselle, la nourriture, les paperasses, il servait un peu à tout, un jour, avec mon premier salaire, on l'a changé pour un en faux bois. J'aimais bien le vieux buffet avec son tiroir pour moi et mes crayons, mes peintures, mes papiers, mes bricoles, il y en avait des choses.

Ensuite, un fauteuil en paille, le seul de la maison, gagné par mes parents à une loterie, on ne pouvait guère s'asseoir dedans, il était toujours plein de choses non rangées. On pouvait le rallonger.

Puis la vieille armoire, pleine de linge, de papiers, mais aussi de trucs à manger, genre petits gateaux, de boites à coutures, à tricots.

Puis le lit du vieil oncle, qui fut changé à son décès pour un autre lit plus récent. Ma soeur y a couché, et puis moi après.

Il y avait le dessous d'escalier avec deux placards, bleus, on y logeait les casseroles, et les poeles, et surement d'autres choses. Derrière la seconde porte, ce n'était que des vieilleries. Juste après, la télé sur une table roulante, arrivée vers mes 9 ans, une en noir et blanc bien sur. Au dessus, un vieux poste de radio sur une petite étagère. Puis dans le coin, les balais, et la porte de l'escalier qui grimpe à la chambre, celle qu'il faut ouvrir quand la cheminée fonctionne et enfume la pièce.

Dans le coin, un semblant d'évier en pierre qui ne sert qu'à poser les seaux. Nous n'avons pas l'eau au robinet au départ. Puis un jour, grâce à ma tante qui fait installer le service d'eau, mon père se décide aussi. Ainsi nous aurons seulement l'eau froide à cet endroit. Puis une petite table qui sert de desserte, elle vient d'un héritage d'une tante de ma mère, le gaz à deux feux, sans four, au début, puis un jour, une gazinière avec un four mais j'étais déjà grande. Puis un miroir au mur, c'est là où on peut se laver et se coiffer le matin. Puis un vieux compteur d'électricité. Par terre une bassine, petite, pour se laver les mains.

Au milieu une table recouverte d'une toile cirée que l'on ôtait le dimanche, et quelques chaises autour, et un vieux tabouret.

En haut, le passage dans le grenier, dans son jus, il y fait froid, le pot de chambre,  puis la chambre : un grand lit pour mes parents, un autre pour nous deux, et même un petit lit de bébé qui nous avait servi et qui après n'était qu'un dépotoir. Une table ronde, où j'ai fait mes devoirs un temps. Une armoire pour nos habits, le linge et les papiers. A la fenêtre, une veille guenille en guise de rideau. Un buffet en deux corps, gagné aussi à une loterie, contenait de la vaisselle, des bijoux, des images, du linge, des bondieuseries, l'accordéon et tant de choses encore.

C'était ma maison. Elle fut modifiée pour mon père, une fois rentré de l'hopital, elle manquait de confort, alors en quelques mois, une chambre fut créée dans le garage, au rez de chaussée, et une salle d'eau - wc. Les meubles ont un peu changé de place. Cette maison est louée maintenant.

 

 

7 octobre 2014

Ce matin, il pleuvait.

Ce matin, il pleuvait, comme hier. Je pensais que ça se serait calmé. Mais il pleuvait, et je devais aller au jardin chercher des carottes. J'ai enfilé mon super kway de chasseur, celui que j'avais acheté pour aller à la Réunion, je ne le porte jamais, autant qu'il serve au moins ici, la capuche sur la tête, et arrivée au jardin, j'ai rentré les potimarrons dans la serre, et j'ai arraché les super-carottes. Juste ce temps-là, et ça a suffi pour que le jean soit trempé, bien trempé. Et je suis rentrée, toute dégoulinante, mes cuisses me faisaient presque mal à cause de cette eau froide. J'ai changé de pantalon. Je me suis sentie vivante, parce que le corps a ressenti. Et j'ai senti le changement de saison. J'ai senti que j'avais des choses à faire, rentrer également les sucrines du Berry que je n'ai pas encore goutées, rentrer du bois parce que bientôt nous ferons du feu dans la cheminée. J'ai senti qu'à penser tout le temps, on n'avançait à rien d'autre, et que bien sur, il y avait autre chose à faire qu'à penser sa peine.

J'ai beaucoup moins de travail au quotidien parce que la commercialisation, et tout ce qui s'en suit, n'est plus faite par moi pour toute une partie. Et ça me dispense de tous les coups de fil, suivi, cassement de tête, etc.

Pourtant depuis ce changement, je n'ai pas l'impression de profiter de ce temps libre.

Je vais peut être lancer une invitation pour apprendre le tricot doigts à qui le souhaite, dans le sel,  je ne suis pas très pédagogue, saurais je expliquer ?, j'ai appris toute seule en lisant sur le net, mais une personne du sel m'avait demandé à apprendre une fois. Faudrait déjà que je ressaie toute seule. Je n'ai fait que des écharpes avec cette technique, c'est agréable l'hiver, on peut regarder la télé en même temps, c'est très bon pour le mental, suffisamment occupé aux longues mailles, pour ne pas se laisser embêtter.

Je pourrais aussi prendre des cours de cuisine, je reçois souvent des invitations, en cuisine bio. Ce serait sans doute bien, je pourrais transmettre à qui le souhaite après.

C'est drôle comme on écrit sa vie sur le net, à des gens qu'on ne connaît pas, et qui deviennent des familiers.

5 octobre 2014

moi l'imparfaite et elle plus que parfaite

ça fera deux billets aujourd'hui, tant pis, tel que j'y pense, tel que j'écris.

Hier soir.

Moi. Intimidée comme toujours devant elle et lui. Elle, je l'ai connue j'avais 11 ans. 6e et 5e ensemble.Au collège, elle déjà jeune fille, moi encore gamine. Elle, déjà sure d'elle. Moi, archi timide. J'ai toujours eu un peu d'admiration pour elle. Elle me considérait à l'époque alors que bien d'autres ne me voyaient même pas. Puis restait juste le souvenir car nous avons évolué différemment.

Puis nous habitons la même commune, au début nous ne nous voyons pas. Puis elle est enseignante, elle fait l'école à mes enfants. Je suis toujours un peu intimidée. Nous faisons une sortie de plusieurs jours ensemble, en classe découverte. Mauvais souvenir, j'assume très mal cette sortie, j'ai voulu faire fort et je me déçois complètement.

Plus tard, nous faisons partie de la même asso. Je retrouve sa considération. Nous avons quelques goûts communs.

Hier soir, repas chez eux. Je retrouve nos différences, elle parlant d'elle, de ce qu'elle fait depuis qu'elle est à la retraite (jeune retraitée de l'enseignement), elle s'éclate dans son loisir, dans ses voyages, elle parle, elle parle, elle parle, elle serait "plus que parfaite". Lui boit ses paroles, semble amoureux comme au premier jour. Moi, l'imparfaite, j'écoute, je parle un peu, mais n'arrive pas à parler de moi, ou si peu, d'ailleurs est ce qu'il le faut ?

Finalement rien n'a changé depuis la 6ème : une qui brille, l'autre qui ne s'allumera jamais.

5 octobre 2014

ce qui m'a manqué ....

Je sais que rassasser le passé n'est pas la solution. Je le sais, c'est tout.

Pourtant, malgré cela, je me dis toujours que j'ai manqué, trop manqué. Difficile à faire comprendre autour de soi, difficile à évoquer.

J'ai manqué d'une grand mère (elle est morte quand mon père avait 9 ans), elle aurait pu peut être me consoler, d'un grand père (mort bien avant ma naissance). J'ai manqué de l'autre grand mère (bien trop occupée dans son autre village, son autre maison, vivant avec mon oncle et ma tante et leurs 7 enfants), pas une photo avec elle, peu d'affection, peut être même pas d'affection du tout, même chose pour le grand père.

J'ai manqué d'une mère trop souvent malade, migraineuse, si peu expressive, engluée elle même dans sa propre vie.

J'ai manqué d'un père à jamais fou de rage d'avoir perdu sa mère si petit, malade de sa propre vie.

J'ai manqué d'un frère mort à la naissance, dont on parlait si peu, dont j'ai rêvé toujours.

J'ai manqué d'une soeur plus douce que celle que j'ai, plus aimante, j'ai seulement celle que j'ai.

J'ai manqué de confiance et d'amour tout autour de mon enfance et adolescence.

J'ai manqué de protection, je suis tombée dans des pièges innocents qui m'ont dévastée à jamais.

J'ai manqué d'ambition, n'ai pas osé.

J'ai manqué d'encouragement, de construction.

J'ai manqué de tout ça.

Mes proches n'aiment pas entendre ça, parce qu'en ayant manqué de tout ça, ils manquent aussi d'une épouse aimante et d'une mère aimante, parce qu'elle n'a pas appris à aimer elle même, elle n'a rien vu de tout ça, elle a juste survécu comme elle pouvait.

Aujourd'hui, j'aimerais gommer et recommencer. On ne gomme rien, on ne recommence rien. On peut juste continuer en essayant de faire mieux, mais même ça, c'est difficile. Je voudrais en parler, de vive voix, qui écouterait ?

 

 

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