Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
sensiblement
2 juin 2021

Mes parents

Chez Alain X, j'ai lu un beau texte sur sa mère, c'est incroyable cette évolution du fils par rapport à sa mère pour en arriver à la paix q'il éprouve aujourd'hui. Il m'ouvre quelques portes.

Petite j'aurais voulu être l'enfant d'autres parents, j'en voyais autour de moi qui auraient fait l'affaire, pourtant j'aimais mes parents mais il y avait quelque chose qui clochait. On ne m'expliquait rien non plus. Mon père n'était pas comme les autres pères, et ma mère c'était un peu pareil. Ainsi il me semblait que je n'étais pas non plus comme les autres enfants.

Petit à petit je compris que mon père avait beaucoup souffert parce que sa mère était décédée lors de ses 9 ans. Il était déjà hypersensible à mon avis, dernier d'une famille qui ne comptait que des filles avant lui. Ma mère, elle était la seule fille parmi 3 garçons, une vie rude à la campagne, une petite santé fragile. On ne comptait guère sur elle. 

Mon père est vite  tombé dans les mains des psychiatres à cause de ses tocs, et gavé de médicaments, tandis que ma mère était migraineuse chronique, alors à la maison ce n'était pas joyeux, joyeux. Presque pas de vie sociale. 

J'ai commencé à leur en vouloir adolescente, je pense, là j'avais carrément honte et j'essayais d'avoir ma vie à moi. Ils faisaient malgré tout ce qu'ils pouvaient pour moi, mais à leur mesure.

Puis je me suis mariée jeune. Oui je leur en voulais de ce qu'ils étaient. Il n'y avait pas de psychologie, je ne comprenais pas pourquoi j'avais cette vie là. Je les aimais quand même mais il nous arrivait avec mon père de nous disputer violemment et depuis longtemps. Ma mère le défendait tout le temps.       

Aujourd'hui ils sont dans mes souvenirs et je sais pour avoir été confrontée de mon côté aux épreuves de la vie qu'ils ont fait comme ils ont pu. Je regrette sincèrement ne pas avoir pu parler de tout cela avec eux. Je ne leur ai jamais écrit de lettre ou dit que je les aimais. 

Je n'ai pas été non plus la mère idéale. J'aurais aimé mais j'ai copié. Je n'ai pas pu m'empêcher de copier. Et je fais aussi comme je peux, et du mieux que je peux.

Publicité
Publicité
Commentaires
E
On fait ce que l'on peut, la vie est faite de galères, même si les gens ne racontent pas leur vie aux autres. Il y a des galères plus profondes bien sûr. Mais expliquer ça à un enfant, ce n'est pas toujours possible. Bonne semaine.
Répondre
S
Je n'ai pas de mots, mais une tendre pensée pour vous Mélancolie.
Répondre
A
Ton témoignage est très juste, nuancé, analysé, et c'est une excellente chose.<br /> <br /> Tu constates des réalités, sans jugement, sans condamnation, avec la compréhension qu'il t'est possible actuellement.<br /> <br /> Tu as dû vivre dans une ambiance qui ne t'a pas beaucoup aidée à te construire. Il n'empêche que tu as parcouru tout le chemin avec tes forces personnelles et sans doute d'autres personnes bienfaisantes autour de toi.<br /> <br /> Je trouve que c'est un bel hommage rendu.<br /> <br /> Quant à la mère idéale… je n'en connais aucune ! Comme pour devenir mère il faut des enfants… c'est seulement à ce moment-là que l'on commence à tenter de l'être le mieux possible. Avec des réussites et des maladresses. C'est inévitable. C'est exactement pareil pour devenir père.<br /> <br /> Merci pour ce billet.
Répondre
C
Je suis passée chez Alain aussi (il possède énormément de sagesse) Je n'aurais pas du car ça a remué plein de choses en moi. On a un parcours similaire. Mariée à 23 ans, une grande famille, que j'ai désiré afin de rétablir ou "casser" le schéma de mon enfance. Réussir où mes parents avaient échoué, ce fût mon cheval de bataille. Suis-je plus heureuse ? Je répondrais à cette question, que oui, j'ai été heureuse, mais ce temps heureux est éphémère. Je me suis perdue et oubliée en essayant d'atteindre une perfection maternelle pour combler le manque d'amour de mes parents.<br /> <br /> Ton billet m'a énormément touché. Comme toi, malgré tout, je les aimais, mais sans jamais leur dire. On a jamais été très démonstratif côté sentiments...<br /> <br /> Nous sommes des écorchés vif,il faudrait pouvoir trouver un certain apaisement afin de tourner la page...A 54 ans, je n'ai pas encore réussi à oublier et encore moins à pardonner.
Répondre
Derniers commentaires
Publicité
Pages
Visiteurs
Depuis la création 152 398
Publicité