le sujet
Chaque mois, nous avons une réunion à thème dans notre association. Il est certain que depuis le nombre d'années qu'elle existe nous tournons essentiellement autour des thèmes sur les phobies, de toutes sortes, et de tout ce qui va avec. Certains sujets sont même repris chaque année, comme à la réunion d'accueil où parfois arrivent de nouvelles personnes, ou au cours de l'année parce que l'on pense qu'il est bon d'en reparler, étant donné que l'auditoire change.
Cela faisait longtemps que j'avais envie que l'on parle de l'hypersensibilité, parce que je suis concernée, et que je pense qu'une grande partie des anxieux est concernée. J'avais lancé l'idée, ils l'ont acceptée en réunion de bureau à laquelle j'étais absente. Comme je l'ai déjà écrit il y a quelque temps, cette réunion a été préparée par la psychologue et moi même, et déjà nous avions vraiment aimé toutes les deux ce moment partagé. Puis nous avons échangé quelques mails pour fournir le sujet. Puis j'ai écrit mon témoignage qu'au début je ne devais pas lire. Je devais juste lui donner et elle l'aurait lu comme un article retrouvé dans un magazine. Au dernier moment, je lui ai proposé d'assumer mon témoignage, de le lire et de prendre ma place dans cette réunion. Elle a beaucoup apprécié.
La soirée est passée. Nous étions une dizaine, comme nous le sommes régulièrement maintenant, des habitués avec quelques nouveaux. Elle a introduit le sujet. Puis j'ai lu mon texte, lentement pour que les paroles résonnent en eux. Aussitôt, la plupart ont dit combien ça leur faisait écho. Je ne rentrerai pas dans les détails, chacun exprimant sa plus ou moins grande sensiblité, et dans des domaines différents, jamais très loin de l'anxiété. L'une rêvait d'une île déserte, l'autre de partir au pays où cela est apprécié qu'on soit hypersensible... La discussion a été bon train. On ne s'est pas trop éloigné du sujet.
Et surtout, surtout, on a tenté de positiver. Est ce une tare d'être hypersensible ? Non bien sur. Nous ne sommes pas comme la plupart. Est ce grave ? Nous sommes plus créatifs, certains en ont pris conscience, d'autres non. Nous vivons à notre rythme. Nous sommes, le plus souvent, plus humains. Finalement, on se trouve des qualités et il faudrait en être beaucoup plus conscient. Surtout ne pas cacher notre sensibilité, en faire une force.
J'ai été ravie de ces discussions. J'espère que nous revendiquerons de plus en plus souvent notre hypersensibilité.
Je l'ai vue aussi longtemps comme un handicap, cela m'arrive encore, mais je sens une lente transformation. J'espère avoir su convaincre.