Par quoi commencer ?
Texte écrit vite fait là bas :
Ce matin, il neige, beaux manèges, les flocons dansent à la fenêtre. L'enfance écarquille mes yeux. Blanc, doux, silencieux, le paysage s'apaise et m'apaise en même temps. Tandis que le gave continue de murmurer la même chanson que l'on finit par ne plus entendre, tout autour, les sommets se dessinent et se dressent fiers de leur vallée. Depuis combien de temps veillent ils sur elle ? Tant d'hommes ici ont besogné pourqu'elle s'en sorte. Ils ont déplacé des montagnes. Il faut les entendre en parler de leur histoire, de l'évolution, de leur eau miraculeuse qui fit venir les plus grands dans des époques où les déplacements étaient bien plus périlleux qu'aujourd'hui. Il faut les entendre aimer leurs montagnes et leurs torrents, leurs paysans, leurs bergers... C'est beau, c'est dur et tendre à la fois. Ne pas essayer de tout retenir, les dates, les gens, les épopées.... Impossible, pas assez de place dans ma petite tête. Tiens, il ne neige plus. C'était juste un saupoudrage. Et le soleil a envie de pointer son nez. Les télécabines voyagent sur leur fil, permettant aux skieurs de savourer leur passion. Rien de cela pour moi. Je préfère mes pieds libres au plancher plutôt que ces accoutrements. Les raquettes sont un bon compromis, transformant le touriste hésitant en homme ou femme des neiges pour un moment, cela aide à éliminer les trop nombreux repas pris dans les bons restaurants, les mouvements sont intenses et plus lourds qu'à l'habitude. Les yeux aimeraient malgré tout prendre plus le temps de regarder autour, mais le guide, habitué, donne la cadence et il est plus utile de regarder ses pieds qui doivent composer avec neige et rochers, ruisseaux et terre humide, et puis surtout, trouver son souffle.... Penser qu'on reviendra et qu'on prendra le temps, on s'asseoira là et on observera peut être même une autre saison. Ce sera moins blanc si c'est dans quelques mois. On aimerait bien y voir s'installer l'été. La montagne est si belle, comment est elle arrivée là ?
Et puis ce matin, un sentiment m'approche, Dieu pourrait peut être bien exister, sinon qui aurait agiter la boite pour saupoudrer le paysage ?