Un samedi soir sur la terre
En me rendant chez eux, j'avais quand même une appréhension. Mais j'étais fière que pour une fois, cette invitation était du côté de l'homme. Il avait cotoyé cette femme dans une asso il y a quelques années. Ils s'étaient toujours bien entendus. La fille de ce couple est une amie de notre fils, elle a travaillé quelques étés chez nous en coup de main. Une fois, en discutant, nous comprenons que nous avons dans nos relations un couple commun. Elle annonce qu'elle nous rassemblera, et je pense négativement que comme bien des fois, ça ne se fera pas. Sauf que je reçois un mail d'invitation peu de temps après. Donc pour résumer, avant d'entrer dans la maison, je connais le couple qui nous reçoit, et l'autre homme invité mais pas sa femme. Mon homme connait tout le monde.
Et là comme par miracle tout devient facile. On prend l'apéro, et on discute comme si l'on se connaissait presque depuis toujours. On passe à table, ils ont mis les petits plats dans les grands, et c'est succulent. Toujours autant de discussion et de rire. Chacun y va de ses bons mots et de ses pensées parfois plus profondes. Comme c'est agréable !
Et là je me demande si je suis toujours phobique sociale ou pas. Suis je guérie ou pas ? Pourquoi là ça fonctionne si facilement et à d'autres endroits beaucoup moins ?
L'autre dame semble apprécier que je lui parle de ma sensibilité et de ma non-confiance, sans en abuser, juste quelques éclats de vie. Elle se livre un peu aussi. Et l'on en déduit qu'on est sans doute nombreux à ne pas oser dire, et que sous des surfaces bien émaillées, si on grattait un peu, que trouverait on ?
Je suis contente d'avoir vécu cette soirée, de me dire que je peux encore avancer, tout en pensant que je n'ai pas tant changé mais que j'assume davantage.
Peut être aussi que la lumière, le décor, les sourires participent. Il y avait tout cela.