Histoires d'eau
A réfléchir, j'ai constaté que je vivais toujours au bord de l'eau. Je suis née au bord d'une rivière, grosse en hiver, et bien sèche en été. Cette rivière déambule dans nos campagnes avant de se jeter dans un cours d'eau plus important que j'affectionne également beaucoup. Maintenant je vis près d'étangs majestueux. Ma mère, dans les premières années de sa vie, habitait dans la commune où la rivière (la première dont je parlais) se jète dans la deuxième. Elle ne savait pas à l'époque qu'elle se marierait et habiterait tout près de cette rivière. La grand mère de ma mère, ce qui fait mon arrière-grand-mère, que je n'ai pas connue, vivait aussi au bord de la même rivière, la deuxième. Je suis passée hier dans cette commune et j'ai raconté à mon grand fils. J'aime beaucoup me promener au bord de cette rivière, la deuxième, elle offre des paysages magnifiques, bientôt j'irai écrire un samedi au bord, il y a un atelier de prévu, dans une autre commune.
Alors je me dis que peut être, si je l'aime tant, c'est qu'il y a des liens qui m'y unissent, des liens familiaux, des souvenirs. Ma mère aimait beaucoup aussi cette rivière. Il y a une grotte tout près, une reproduction de la grotte de Lourdes, elle y allait souvent, promenade du dimanche.
Ainsi j'ai toujours vécu au bord de l'eau, pourtant j'en ai peur, je ne sais pas nager. Par contre, je l'admire, sans cesse, elle offre une poésie sincère à ce monde qui m'entoure. Hier soir, je suis allée faire mon petit tour, celui que j'ai initié cet été. D'abord, entrer dans la prairie, puis rejoindre le bord de l'étang, longer la berge par le chemin entre les arbres, il y a encore quelques pêcheurs, admirer l'étang et ses reflets, la lumière est encore belle à cette heure là, sortir au bout du chemin sur la petite route, la reprendre sens du retour, admirer de plus loin cet endroit magnifique, voir de l'autre côté le soleil qui prépare son coucher, le ciel a sorti sa plus belle palette de couleurs, marcher vite, et même courir un peu et se rendre compte que le corps se sent mieux depuis qu'il a perdu quelques kilos, et que les épaules se dénouent, vivre le moment présent d'un soir de dimanche où l'on a rien fait de spécial, sauf aller conduire son fils et passer au cimetière.