la sensibilité
J'ai plus souvent parlé de mon anxiété, de ma phobie sociale..... je me déclare hypersensible, trop sensible. Il n'y a pas de docteur, ni d'association pour cela, enfin je ne crois pas. Je ne l'ai pas mesuré quand j'étais enfant. J'étais souvent malade, certes, mais de ces petites maladies insignifiantes, un vomi par ci, un mal de ventre par là, et les maladies que tout le monde a. Mais la maladie était assez vénérée chez nous, et lorsque ça arrivait, on était (enfin surtout moi) très protégé, on voyait le docteur qui donnait toutes sortes d'ampoules, de sirops qui allaient nous sortir de là. Il faut dire que mon père avait perdu sa mère tout jeune, et je suppose qu'il avait très peur des maladies. Ayant vécu dans cet atmosphère où le buffet était plein de médicaments, j'ai inscrit qu'on était très vulnérable, enfin je ne sais pas.
J'ai très vite remarqué que j'avais peur de beaucoup de choses. Je me suis fabriquée une petite vie sans risque.
Aujourd'hui ce qui me fait le plus souffrir, c'est ma sensibilité. Finalement c'est surement ce qui me conditionne depuis si longtemps. Ressentir tout beaucoup plus fort que tout le monde, et ressasser.
La lumière, le bruit, tout y passe.
Et puis les mots entendus, ou pas entendus d'ailleurs, ceux qu'on attend et qui ne viennent pas, les situations..... je m'embarasse de tout cela.
Peut être que ça me fait être assez seule.
Seule, finalement, je suis moins atteinte, il y a moins de flèches.
Hier encore, j'ai souffert. Nous visitons mon beau père. Celui ci évoque qu'il n'a pas pu se rendre à la cérémonie prévue pour une occasion bien précise (messe d'anniversaire) parce qu'il était malade à l'heure de partir. Mon cerveau aussitôt est en ébullition. Nous n'étions pas au courant. Comment aurions pu nous rendre à l'église sans savoir ? Comment se fait il qu'on ne soit pas prévenu nous aussi ? Comment dans une famille catholique, on ne communique pas à ce sujet ? Si nous allions régulièrement à la messe, bien sur nous aurions été présents. Mais nous ne sommes pas pratiquants. Si on l'avait su, on aurait pu décider d'y aller ou pas. Je le vois à côté de moi qui ne réagit même pas, mon mari s'en fout. Il entend. Il ne répond pas. C'est pourtant lui que ça concerne, les mots glissent. Je choisis de ne rien dire car surement que les mots auraient fusé, et auraient été peut être blessants.
Autrefois, ma mère nous signalait la messe d'anniversaire pour le décès de mon père, et nous nous y rendions. Maintenant plus rien parce que personne ne s'en occupe.
Là, le deuil est récent, celui de ma belle mère. J'aurais fait l'effort peut être, si j'avais su mais personne ne dit rien. Nous n'avons marqué que le premier anniversaire. Depuis, on n'est pas prévenu.
Mon cerveau ne veut pas comprendre qu'on puisse agir de la sorte, il se révolte, il est tout embrouillé......
Et là, c'est nous qui sommes brouillés. Parce qu'il n'a pas réagi. Parce que je voudrais qu'il se fasse entendre de temps en temps. Parce qu'il en marre que je sois si sensible.
Faudrait il encore quelques comprimés pour calmer ce cerveau qui s'affole ? A l'époque où j'en prenais, j'avais du le calmer un peu. Je n'en prends plus, et il fonctionne trop. Il me complique tellement la vie.