J'aurais pas du
écrire sur la sérénité hier. Aussitôt écrit, aussitôt envolée la sérénité. Mes démons sont revenus. Mal partout, torturée. Ce week end mon grand fils s'était annoncé. Vendredi soir, personne. Coup de fil samedi, il vient dans la soirée. Il arrive avec la voiture d'un copain en fin d'après midi, prend un bain, discute un quart d'heure et repart voir sa grand mère puis rejoindre ses copains sur la cote, en guise de week end, je n'ai eu sa présence que d'un quart d'heure. Il parle de son travail, de partir plus tard travailler à l'étranger. Où est mon petit garçon ? Il m'a largué il y a longtemps. Quant à ma fille, elle, elle était juste passer déjeuner vendredi midi, et samedi midi, mais pas le temps, pas le temps, elle est pressée, un courant d'air. Le plus jeune a rompu également avec sa petite copine, je m'y étais préparée, je me suis interdite de souffrir, car je l'aimais aussi cette fille, même si je savais que ça ne durerait surement pas vu leur âge. Interdite de souffrir = je souffre quand même. Je souffre pour tout de toute façon. Je crois que je souffre de vivre tout simplement. Hier soir, on s'est pris la tête avec mon homme. Aujourd'hui, idem. Je suis seule à l'heure qu'il est, il est sorti, j'ai passé une partie de l'après midi dans mon lit, mon refuge. Je ne suis pas sereine du tout malgré mes grands discours sur la sérénité : ça c'est en théorie mais c'est zéro de pratique. Je me sens hors du temps. L'autre jour, j'étais à la banque avec mon mari, un homme plus âgé lui dit bonjour et à moi aussi en demandant si j'étais sa femme, ça fait 30 ans que j'habite ici, il ne me connait même pas, et moi je le connais, je lui ai même rappelé qu'on s'était vu chez un médecin à Nantes par hasard. Voilà, dans la foule, moi qui ai si peur des autres, je pense et ça doit surement être vrai que je deviens transparente pour m'en sortir au mieux, et donc on ne me connait pas. Ainsi mes problèmes ne sont aucunement réglés. Je crois que je suis parano, schizo, agoraphobe, et déprimé à vie. Je devrais me réjouir à l'arrivée des fêtes et bien, j'ai du mal. Peut être que ce moment de l'année est morbide pour moi puisque le 10 décembre 1954 naissait et mourrait mon frère ? Peut être que c'est cet anniversaire qui me poursuit. Les larmes viennent. Où trouver le réconfort ? Attendre que ça passe. J'ai une réunion mardi soir de l'asso pour la gym, je ne me sens pas du tout la force d'y aller. Envie d'envoyer un mail à tous les membres de l'asso : "bonjour, j'ai tenu ma mission aussi bien que possible, j'ai essayé d'y croire, mais je baisse les bras, je suis agoraphobe, etc. etc., veuillez m'en excuser, je pensais trouver ici un peu de chaleur et de réconfort, hélas une asso comme ça ce n'est pas fait pour ça, désolée, j'arrête".