et si j'arrêtais tout

Partager ça avec vous. Et si j'arrêtais tout : la gym, l'écriture, l'asso, les anxieux, je me retrouverais seule. Qui verrais je ? Même les boulangères qui passent chez nous déposent le pain à la porte. Je ne leur parle pas. Autrefois oui. Puis un jour, j'en ai eu marre, j'ai demandé qu'elle dépose et je paie au mois. Ici, je suis loin de tout. Je ne vois que ceux qui viennent chez moi. Si j'arrêtais tout ça, je ne verrai que la famille, les personnes concernant notre travail, quelques rares amis. Ainsi je serai comme ma mère. Ma mère : je lui ressemble tant, physiquement, maladivement, etc. Elle n'avait aucune amie. Elle en avait eu dans son enfance, sa jeunesse. Puis mariée à mon père, plus personne. Jamais d'amis à la maison. La famille un petit peu. Mais pas de meilleure amie, ou d'amie tout court. Elle ne semblait même pas en souffrir. Elle était très amie avec ses aiguilles à tricoter qui l'ont comblée je crois tant elle a créé. Nous allions toutes les deux à la messe pendant quelques années, et nous ne parlions à personne ou personne ne daignait nous parler. Elle s'était faite amie avec la solitude. Est ce que inconsciemment je reproduis ? M'empêche que si j'arrêtais mes activités, c'est surement ce qui m'arriverait.

Comments

[Annick]

La grande tentation : "Arrêter tout".

Il est tellement facile de s'enfermer dans la douleur. Il est tellement difficile de faire des efforts quotidiens pour s'en sortir.

Cette tentation est la mienne aussi. Heureusement j'ai quelqu'un à qui j'en parle. Et qui m'a encore dit vendredi dernier (qui fut un jour sinistre en ce qui me concerne) : "Ce n'est plus possible de faire marche arrière. Derrière il n'y a plus plus de porte. Alors tu n'as pas le choix. Il faut avancer".
Heureusement qu'elle est là cette personne.

[M.R.]

Je me reconnais un peu dans tes textes.

Je me suis extrait de mon réseau social et de tout ceux pour qui je comptais.

Résultat, je me sens plus proche de ma famille qu'auparavant.

J'ai beaucoup culpabilisé et il m a fallu beaucoup de recul sur moi-même sans consulter de psy pour savoir qui j'étais.

J'ai perdu beaucoup d'années pour m'en sortir: sortir de ma prison que je m'étais crée.

J'en garde quelques séquelles dans ma façon de vivre et de rencontrer de nouvelles personnes.

Perdre le contact avec la société et revenir par la suite est très compliqué pour moi.

Sortir ou rester chez soi seul:

1- trajet travail maison: aucune discussion à part celle dans sa tête, même avec un balladeur mp3, je t'assure que c'est pas une vie

2- Rester chez soi: faire quoi? surfer sur le net, ecrire un blog?

Ecrirais tu davantage de texte en t'extrayant de ta vie actuellement que maintenant?

Qui aimerait lire un blog d'une personne qui ne veut plus partager ou échanger (c'est la réalité comme je la vois dans notre société)?

3- humainement être seul même en famille, tu finis un peu plus chaque jour par dépérir, c'est chaque jour une marche de plus que tu montes avant d'arriver à cet étage où tu vas te jeter, chuter et tomber dans un cercueil.

Si tu veux, il y a les blogs de jack spleen, karleman et zinzoline que tu peux lire, afin de voir que tu n'es pas seule à te sentir différent à l'heure actuelle dans notre société.

Celui de jack spleen est assez rugueux à lire par contre.

Tu n'es pas seule en tout cas à penser comme çà...

[Weiying]

Dans la construction de son 'soi', il y a forcément une grande part de nos modèles tel que les parents. Je dirais que pour une femme, on s'identifiera plus à sa propre mère.
Lorsqu'on doit faire un choix, tel que le tiens aujourd'hui de vouloir (ou pas) tout arrêter. Tu vas plus ou moins penser à la vie de ta mère, suis je comme elle, ferais je les même choix?
Mais tu es différentes, car tu es une personne à part entière. La preuve, tu ne vis pas les choses de la même manière qu'elle, car tu en souffres.

Une hypersensible ne doit pas se couper de monde, pas dans cette société. Car la société veut que la personne ait plein d'amis, soit enviée ..
Et l'hypersensible en à TROP conscience et malheureusement le fait de ne pas suivre ce phénomène, elle s'en rendra malade!
Le jour où tu n'auras plus peur des autres, de leurs rencontres, de leurs jugements (aussi peu important soit il en réalité) dans ce cas, faire le choix de t'extraire de la communauté, sera un choix, un vrai choix. Pas la conséquence de ton hypersensibilité, qui ne te rendra pas plus heureuse, au contraire, tu culpabiliseras d'autant plus!

[Chonchon]

Apparemment, ta maman, ça lui convenait. Je me reconnais un peu dans ce que tu dis d'elle : la solitude assumée et le tricot !
Toi, on dirait effectivement que tu "reproduis", comme tu l'analyses si bien, mais que ça te plait moyennement. En même temps, tu dis que tu n'es pas à l'aise en groupe, en société.
On n'est pas obligé d'avoir plein d'amis, tu sais.
J'ai tendance à "m'enfermer" de plus en plus, mais c'est comme ça, j'en ai marre de toutes façons de tous ces gens hypocrites et superficiels. Je ne garde que le meilleur, ma famille proche.

[sabledutemps]

ce serait fort dommage...pour nous, mais surtout pour toi.
Amitiés.